Nos ancêtres sardes

En étudiant les fiches matricules de jeunes hommes originaires des départements d’Oristano e de Sassari pour les classes d’âge 1880/1900, j’ai remarqué un grand nombre de reformés, à cause d’une pathologie appelée « olighoemie » (due au paludisme), ainsi que la quantité de jeunes hommes affectés par des pathologies ophtalmiques.

Cela m’a incité à pousser les recherches un peu plus loin, à consulter davantage de fiches et à vérifier si des études n’avaient pas été menées sur ce sujet.

Tout d’abord, il est bien de dire qu’à l’époque en question, 3 causes pouvaient être à l’origine d’une reforme : un défaut de taille, une taille du thorax pas assez développée ou une autre pathologie jugée particulièrement préjudiciable pour effectuer son service militaire.

En revanche, non seulement les données reportées dans les fiches matricules manquent d’homogénéité, mais la liste des pathologies pouvant être à l’origine d’une reforme était dépourvue de tout caractère officiel et servait juste à faciliter le travail des médecins militaires. L’évaluation de ces derniers était donc discrétionnaire, et aussi influencée par les besoins de recrutement.

En ce qui concerne le défaut de stature, en Italie la limite minimale était de 156 cm, plus tard réduit à 155 et, en 1913, à 154. Cette limite était systématiquement réduite à 152 cm pour les districts de la Sardaigne.

Dans les registres pertinents à la classe 1880, les fiches les plus exhaustives sont celles de Sassari où la cause de la réforme est presque toujours explicite, tandis que dans le district de Oristano elle est indiquée seulement 33% des fois.

L’image qui émerge des caractéristiques des conscrits appartenant à la génération de 1880, décrit une population de jeunes, dont la plupart (environ la moitié) est déclarée apte sous réserve, ou réformée en raison d’un manque de stature, souvent associée à une  » mauvaise conformation du corps thoracique « ou à une  » déficience du périmètre thoracique  » (64% de cas à Sassari et 20% à Oristano).

La taille moyenne des conscrits en question était de 161 cm (celle italienne de la même génération était de 164,5 cm); mais un quart des personnes visitées n’atteignaient pas 157 cm de hauteur et les trois quarts ne dépassaient pas 165 cm.

En ce qui concerne la dernière cause de reforme, j’ai en effet constaté un grand nombre de cas de paludisme et de maladies ophtalmiques. Il y a aussi de nombreux cas de «manque de dents». Les individus souvent exemptés manifestant simultanément de multiples pathologies, il est difficile de repérer les plus graves afin d’établir un classement fiable.

Le paludisme, à l’époque était diffusée d’une manière endémique dans toute l’île, et pouvait dégénérer en cancer du foie et de la rate. La zone la plus touchée semble être la partie centrale, celle du district de Oristano (25% de reformés).

Pour les maladies ophtalmiques les plus fréquentes (16% des reformés à Sassari et 13% à Oristano), nous pouvons citer : le trachome, la conjonctivite chronique, la cataracte, l’atrophie des globes oculaires.

Dans l’ensemble, nous voyons donc que la situation sanitaire de l’île était précaire, ce qui nous renvoie l’image d’une société caractérisée par un système de soins et de santé déplorable, surtout en ce qui concerne les petits centres ruraux.

Dans le même temps pour l’ensemble du Pays, nous savons que les causes les plus importantes de réforme étaient les défauts de stature et les carences thoraciques, la Sardaigne serait donc somme toute dans la moyenne.

En revanche, la situation régionale différait considérablement de la situation nationale en raison de l’incidence disproportionnée parmi les recrues sardes du paludisme et des maladies ophtalmiques.

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Liste de patronymes déjà étudiés.

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